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Les patrons créent l'emploi ?

Prenons une petite entreprise qui fabrique des boites de vitesses pour l'industrie automobile. Va-t-elle embaucher ? Oui si le "donneur d'ordre" (Stellantis etc.) en a besoin. Lui-même doit s'adapter à la demande "macroéconomique" : pas de demande de voitures, pas d'emplois à créer. 

Qui maîtrise le phénomène ? Pas l'industriel qui peut faire toutes les campagnes marketing qu'il veut sans que cela puisse assurer des ventes de voitures si les gens n'ont pas de quoi payer la voiture électrique ou n'ont aucune envie pour le nouveau modèle proposé au salon annuel de l'automobile...

En fait, tout se passe en économie libérale comme dans l'évolution darwinienne biologique : mutations qui sont - pour faire court - sélectionnées par un environnement propice ou non à cette "mutation". L'exemple des start-up de l'économie numérique en sont un exemple parfait. Beaucoup d'entre elles meurent au champ d'honneur de la création d'emplois.

Dans cet écosystème économique darwinien, les entrepreneurs sont donc contraints - sous peine de faillite - de s'adapter à la demande environnementale (recours à des sous-traitants corvéables à merci, éjectés si trop "coûteux" ; emplois intérimaires comme variable d'ajustement etc.) ; demande environnementale qui dépend elle-même de l'économie du pays, sinon du monde entier dans le cadre de la mondialisation en marche. Les taxes de Trump sont un bon exemple de notre dépendance à la mondialisation en termes d'emplois dans certains secteurs de l'économie française.

Dans ce contexte, faut-il privilégier "la politique de l'offre" mise en place en France depuis 2017 avec plusieurs centaines de milliards annuels confiés aux entreprises, sans condition, sans contrepartie, avec des résultats plus que mitigés. Bien que les partisans de la politique de l'offre mettent en avant l'attractivité retrouvée de la France et la création d'emplois, la relation de cause à effet n'a pas été scientifiquement établie. Par exemple, la transformation de l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI) n'a pas eu d'effet direct sur l'investissement, selon les rapports d'évaluationCertaines entreprises bénéficient d’aides tout en réduisant leurs effectifs ou en versant des dividendes élevés. Sans compter que la politique de l'offre coûte environ 60 milliards d'euros annuels en moindres rentrées fiscales. La question est de savoir si cet investissement en vaut la peine, surtout en période de faible demande.  

En période de récession ou de faible demande, les politiques favorables à la demande peuvent être plus efficaces pour stimuler rapidement l'économie.


Le curseur entre offre et demande est difficile à ajuster, certes. 
Mais en cette période de dette abyssale où les besoins de financement sont criants (impératifs écologiques / services publics en déshérence / guerre en Europe / pauvreté : 12 millions de personnes concernées en 2025, soit environ 18,5 % de la population...), une taxe minime annuelle (2 %) sur les plus hauts revenus et patrimoines (Zucman qui est l'objet de propos infâmes) semble incontournable du point de vue symbolique et logique. Certes, quelques rares start-up "anormalement"  survalorisées - Mistral par ex. - doivent faire l'objet d'une attention particulière en l'absence de liquidité. 

Rappelons qu'une fortune de plus de 100 millions d'euros ne peut être que le fruit de l'accaparement par une "élite" du fruit du travail des collaborateurs, car le mérite et/ou le talent des entrepreneurs sont des déterminations particulières non librement contrôlables, mais en aucun cas la manifestation d'un pseudo libre arbitre de "qualité" supérieure au voisin (voir "Qui mérite quoi ?") Lorsque les ultrariches se plaignent d'impôt supplémentaires qui serait "confiscatoires", on devrait dire que ce sont eux - les détenteurs de capital ou les ultrariches - qui captent une part disproportionnée de la valeur créée par les collaborateurs. On pourrait ainsi parler de « prélèvements privés confiscatoires », puisque la rémunération du travail est réduite pour profiter aux dividendes, stock-options ou rentes.

Les stratagèmes pour ne pas payer d'impôts montrent toute l'intelligence humaine déployée pour voler légalement la communauté. 
Un bel exemple : le « mécanisme Lombard » renvoie non pas à une loi écrite, mais à une pratique financière qui peut être utilisée par de très hauts patrimoines pour réduire leur imposition. C’est un prêt garanti par un portefeuille d’actifs financiers (actions, obligations, fonds, etc.). La banque prête une somme d’argent importante à son client, à un  taux défiant toute concurrence fiscale (1,5 % environ) en prenant en gage ses titres. Le client conserve la propriété de ses titres qui peuvent continuer à générer dividendes ou plus-values, et obtient de la liquidité immédiate sans avoir à vendre. 

Exemple : un milliardaire détient 100 M€ d’actions. S’il vend 10 M€ pour acheter une villa, il va devoir payer l’impôt sur la plus-value. Avec un crédit Lombard, il met ses actions en garantie et emprunte 10 M€ auprès de sa banque. Il achète la villa : pas d’impôt immédiat, les actions restent en portefeuille. Idem pour son train de vie au quotidien : pourquoi payer des impôts quand on peut emprunter à une banque et annuler ses revenus imposables ? 
Ce que font des milliers de "riches" en France... comme Elon Musk aux USA qui n'aime pas non plus les impôts tout en étant sponsorisé par l'état dans ses activités commerciales lucratives... Les "holdings" fournissent à ce titre et à d'autres (transmission du patrimoine) une enveloppe idéale pour échapper au fisc.

Sans oublier les autres détournements du fonctionnement du système bancaire. Par exemple :

"Le scandale CumCum (du latin cum, pour « avec dividendes ») de 2018. L’objectif d’une opération de CumCum est d’échapper aux prévisions de l’article 119 bis, 2, du Code général des impôts. Selon ce texte, les dividendes versés à des personnes non domiciliées ou établies sur le territoire français doivent faire l’objet d’une retenue à la source. Concrètement, il consiste pour un actionnaire d’une entreprise à transférer temporairement la propriété de ses actions, quelques jours avant la distribution des dividendes à des sociétés-écrans ou à des établissements bancaires offshore. Après le versement des dividendes, les actions et l’argent étaient restitués à leur propriétaire initial." Net d'impôt !

Voir l'article du Monde et cet article.

Le magazine Challenges rappelait récemment que, alors qu’elles pesaient 6 % du PIB en 1996, les 500 plus grandes fortunes représentaient 42 % du PIB en 2024. De la loi naturelle de gravitation qui semblait déterminer le ruissellement de l'eau vers le bas, tout comme celui de la richesse, on en est arrivé à un ruissellement qui part du bas vers le haut. Les lois de la physique en restent baba.


En fait, une prouesse métaphysique basée sur une pseudo qualité "supérieure" des héritiers et des entrepreneurs à succès (je ne parle pas ici des TPE et PME qui ont parfois du mal à survivre).

Ce qui n'empêche évidemment pas par ailleurs de faire le ménage dans les dépenses étatiques structurelles qui sont nécessaires !

L'économiste et philosophe Frédéric Lordon fait le point :


Et à propos du bien commun, voici une expérience riche !



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Sarko en prison ?

Et ben ça alors ! 
Après le bracelet, la déchéance de la Légion d'Honneur, les barreaux ?
Jusqu'où descendra le parrain de la droite française ?

Rappel de quelques faits concernant la "chronologie" Sarkozy – Kadhafi

Année

Événements clés

Implications

2007

Nicolas Sarkozy est élu président. Des témoignages ultérieurs affirment que sa campagne aurait reçu des fonds occultes du régime Kadhafi.

Début des soupçons de financement illégal.

2008–2010

Relations officielles fluctuantes : accueil fastueux de Kadhafi à Paris (2007), puis refroidissement.

La France cherche à garder une influence stratégique en Libye.

Février 2011

Soulèvement en Libye dans le sillage du « Printemps arabe ».

Kadhafi réprime violemment, l’Occident s’inquiète d’un massacre.

Mars 2011

Sarkozy reconnaît le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime du peuple libyen. La France pousse à l’ONU pour la résolution 1973 (zone d’exclusion aérienne).

La France prend la tête de l’intervention.

19 mars 2011

Début des frappes aériennes françaises contre les forces de Kadhafi.

La France est le premier pays à frapper, rôle décisif dans la guerre.

Octobre 2011

Mort de Kadhafi à Syrte.

Fin du régime, mais début du chaos libyen.

2012

Médiapart publie des documents affirmant que la campagne de 2007 a été financée par la Libye.

Début de l’affaire judiciaire.

2013–2018

Enquêtes judiciaires, auditions, mises en examen de Sarkozy et de ses proches.

Lien entre financement occulte et guerre de 2011 évoqué par certains témoins.

2020–2023

Multiplication des révélations et témoignages d’intermédiaires.

L’hypothèse d’un financement libyen gagne en crédibilité judiciaire.

Septembre 2025

Sarkozy est condamné à 5 ans de prison pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire des financements libyens.

Première condamnation d’un ancien président français pour ce type de faits.

 En dehors de Nicolas Sarkozy, sept autres personnes ont été condamnées, dont les anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux. Ces derniers ont été condamnés à respectivement six ans et deux ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Au delà des polémiques concernant cette décision judiciaire qui considère que nous avons été gouvernés durant 5 années par un gang de malfaiteurs (!), on est évidemment fondé à se poser quelques questions sur la relation à géométrie variable "je t'aime moi non plus" entre les deux chefs d'état. 

Ainsi,

  • Sarkozy a été l’un des premiers dirigeants occidentaux à plaider pour une intervention militaire contre le régime de Kadhafi, au moment du soulèvement de 2011.
  • La France a été le premier pays à reconnaître officiellement le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime du peuple libyen.
  • Paris a poussé au vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui autorisait une zone d’exclusion aérienne et des frappes pour « protéger les civils ». L’aviation française a été la première à frapper les forces de Kadhafi.
  • Cette intervention, menée avec le Royaume-Uni et les États-Unis, a contribué à l’effondrement du régime et à la mort de Kadhafi en octobre 2011. Beaucoup de Libyens considèrent que Sarkozy a joué un rôle décisif dans la destruction de leur État et le chaos qui a suivi.

Certains observateurs et proches de Kadhafi avancent que l’empressement de Sarkozy à intervenir militairement en Libye visait aussi à faire disparaître un régime qui détenait des preuves compromettantes de ce financement. Ahmad el-Kadhafi, un cousin du dirigeant libyen déchu, « salue la justice française pour cette décision » et appelle « le président Macron à ouvrir rapidement une enquête sur ce qu’il s'est passé en 2011, et sur les raisons pour lesquelles M. Sarkozy est intervenu en Libye ».

Cette thèse reste débattue, mais elle nourrit une forte suspicion dans l’opinion publique libyenne et française.

Au passage, ce sont ceux-là mêmes qui ont les mots les plus durs envers les délinquants de toute sorte, critiquant une justice laxiste à longueur de temps - la droite pour faire simple -, qui trouvent scandaleuses les décisions qui les concernent (Marine Le Pen récemment). Mais il faudrait aussi se méfier de ses soutiens qui ne sont pas à l'abri d'un lapsus disons... gênant.

Toujours en passant, une remarque que l'on entend jamais et qui en dit long sur les différents usages du pouvoir à gauche et à droite (voir le tableau en fin d'article) :

  • À gauche : les déficits de probité sont surtout individuels (Cahuzac, Thévenoud, Kucheida) et reposent sur des fautes personnelles (fraude, mensonge, abus de position).
  • À droite : les affaires majeures sont souvent systémiques et collectives (Karachi, Bygmalion, Bettencourt, Balkany, financement libyen, Le Pen). Elles impliquent des réseaux, des intermédiaires, et une logique de clan, de bande organisée.

Il faut bien avouer que le désamour envers nos politiciens a quelques raisons d'être quand ils nous disent bien se connaître eux-mêmes au point de pouvoir dire...

Un danger majeur pour la démocratie. " Il ne faut jamais donner le pouvoir à ceux qui le veulent " (Platon ?)

En conclusion, Sarkozy a été l’architecte politique et militaire de l’intervention occidentale en Libye qui a précipité la chute de Kadhafi. Sur le plan judiciaire, il est aujourd’hui condamné pour ses liens financiers occultes avec ce même régime, ce qui jette une ombre sur les motivations réelles de son action en 2011. Il n’est pas récidiviste au sens juridique, mais il l’est au sens politique et médiatique, puisqu’il cumule désormais plusieurs condamnations inédites pour un ancien président de la République.

Il y aura appel de cette condamnation, avec peut-être quelques éléments nouveaux afin d'éclairer ce qui ressemble à un scandale d'état, pour le moins.  Je fais confiance à la défense pour que le parrain de la droite ne fasse que très peu de prison. La délinquance en col blanc qui ne touche, comme ici, que la probité au sommet de l'état - et donc la totalité d'un pays -, est un moindre mal en comparaison d'un SDF en col sale qui chaparde.

Mais d'ici-là, attention aux lapsus.

Pour plus de détails.

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Manifeste déterministe et proposition de loi

Petite confrontation débouchant sur un projet de loi.

Claire Montfort – neuroscientifique matérialiste stricte

Dans un univers déterministe (ou déterministe + bruit quantique), aucun individu ne peut “faire autrement” que ce qu’il fait. La notion de culpabilité morale — au sens de “on aurait pu choisir autrement” — est donc vide. Mais la responsabilité sociale reste : si un individu est dangereux, il faut le neutraliser ou le traiter tant qu’il l’est, comme on le ferait pour un virus ou un pont instable. La différence avec la justice actuelle : on ne punit plus pour “faire payer”, mais pour protéger et prévenir. Cela qui implique :

·         Mesures de sûreté proportionnées et réversibles.

·         Respect maximal des droits humains.

·         Investissement massif dans la prévention : éducation, soutien aux familles, réduction des inégalités structurelles.

Antoine Delmas – philosophe compatibiliste

Je reconnais que, dans un cadre matérialiste, la culpabilité métaphysique disparaît. Mais je maintiens qu’il existe une responsabilité “pragmatique” : nous devons répondre de nos actes, non parce que nous aurions pu faire autrement dans l’absolu, mais parce que nos réponses sociales influencent les comportements futurs. Cela justifie :

·         Un système judiciaire orienté vers la réhabilitation et la prévention.

·         L’abandon du châtiment vindicatif.

·         Une politique sociale proactive pour réduire les causes déterminantes des comportements nuisibles.

 Sofia Herrera – psychologue sociale

Les données confirment que la criminalité et les comportements antisociaux sont fortement corrélés à des facteurs socio-économiques, éducatifs et familiaux. Si l’on accepte que personne n’est “coupable” au sens fort, alors la priorité devient :

·         Intervenir tôt dans le développement de l’enfant.

·         Soutenir les parents en difficulté.

·         Réduire les inégalités qui alimentent la délinquance. Cela ne supprime pas la nécessité d’écarter temporairement les individus dangereux, mais change complètement le ton : on agit par soin et protection, pas par vengeance.

Claire

Antoine, ton compatibilisme est ici presque superflu : ce que tu appelles “responsabilité pragmatique” est en réalité une gestion causale des risques. On ne “rend pas justice” au sens moral, on ajuste les conditions pour réduire la probabilité de comportements nuisibles. Sofia, tes données montrent que la prévention est plus efficace que la répression. Pourtant, nos systèmes judiciaires restent centrés sur la punition, héritage d’une vision culpabilisante.

Antoine

Je te rejoins, Claire, sur le diagnostic. Mais je pense que le langage de la responsabilité reste utile pour mobiliser la société. Si on dit “personne n’est responsable”, on risque de miner la cohésion sociale. Il faut donc redéfinir la responsabilité : non pas comme “pouvoir agir autrement”, mais comme “être le point de passage causal par lequel une action se produit et doit être gérée”.

Sofia

C’est là que la psychologie sociale peut aider : on peut changer les normes culturelles pour que la “responsabilité” soit comprise comme un rôle dans un système, pas comme une faute morale. Cela permet de maintenir l’ordre social tout en supprimant la vengeance institutionnalisée.

Antoine

Après réflexion, je dois admettre que le libre arbitre fort est incompatible avec le matérialisme. Mon compatibilisme n’est qu’une reformulation pragmatique. La vraie question n’est pas “sommes-nous libres ?”, mais “quelles structures sociales minimisent la souffrance et maximisent la sécurité ?” Cela implique de repenser entièrement la justice :

·         Remplacer la punition par la neutralisation temporaire et le traitement.

·         Investir massivement dans la prévention sociale.

·         Supprimer la notion de “faute” au profit de celle de “cause”.

Claire

Exactement. Et cette approche est cohérente avec les données neuroscientifiques : tout comportement est le produit d’un état cérébral, lui-même produit par des causes antérieures. La justice doit être un outil de régulation, pas de punition.

Sofia

Et elle doit rester humaine : même un individu dangereux conserve des droits fondamentaux. L’objectif est de protéger la société et de préserver la dignité de la personne, tout en agissant sur les causes profondes.

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Comment peut-on penser autrement ? Tout ce que l'on sait conduit à ces constats :

  • Libre arbitre : inexistant dans un univers matérialiste.
  • Culpabilité morale : concept vide, à abandonner.
  • Responsabilité sociale : elle reste entière, mais redéfinie comme gestion des causes et des risques.
  • Justice : passer d’un modèle punitif à un modèle préventif et protecteur.
  • Prévention : éducation, soutien aux familles, réduction des inégalités.
  • Traitement des individus dangereux : neutralisation temporaire, respect des droits humains, réinsertion si possible.

Ces évidences devraient nous conduire à ne plus laisser perdurer l'injustice manifeste au cœur de notre Justice. 

Soit le projet de loi résumé suivant :

Projet de loi pour une justice déterministe, préventive et protectrice

Préambule

Considérant que :

  • Les connaissances scientifiques actuelles en neurosciences, psychologie et sciences sociales indiquent que les comportements humains résultent de processus biologiques, psychologiques et environnementaux que l’individu ne choisit pas "librement" d’avoir.
  • Le libre arbitre au sens fort — capacité de choisir autrement à conditions identiques — n’est pas compatible avec un univers régi par les lois naturelles, qu’elles soient déterministes ou probabilistes.
  • La culpabilité morale fondée sur cette conception est donc dépourvue de fondement objectif.
  • La responsabilité sociale demeure, entendue comme la nécessité de protéger la société, de prévenir les comportements nuisibles et de favoriser la réinsertion.

L’Assemblée nationale adopte la présente loi.

Titre I – Principes généraux

Article 1 – Abolition de la culpabilité rétributive 

La justice pénale française abandonne toute référence à la culpabilité au sens de « mérite de souffrir ». Les sanctions ne peuvent avoir pour finalité la vengeance ou la rétribution.

Article 2 – Redéfinition de la responsabilité 

La responsabilité pénale est entendue comme la gestion des causes et des risques liés aux comportements, et non comme la capacité métaphysique d’agir autrement.

Article 3 – Finalités exclusives de la justice 

Les finalités de la justice sont :

  1. La protection de la société.
  2. La prévention des comportements nuisibles.
  3. La réparation des préjudices.
  4. La réinsertion des personnes.

Titre II – Mesures de protection et de traitement

Article 4 – Neutralisation proportionnée 

Toute mesure privative ou restrictive de liberté doit être strictement proportionnée au risque avéré et révisable périodiquement.

Article 5 – Respect des droits fondamentaux 

Les personnes faisant l’objet de mesures de sûreté ou de traitement conservent l’ensemble de leurs droits fondamentaux, sauf restrictions strictement nécessaires à la protection de la société.

Article 6 – Traitement et accompagnement 

Les mesures de neutralisation doivent être accompagnées de programmes de traitement adaptés : soins médicaux, psychologiques, éducatifs ou sociaux.

Titre III – Prévention primaire et réduction des inégalités

Article 7 – Investissement dans la petite enfance 

L’État met en œuvre des programmes universels et ciblés de soutien à la parentalité, d’éducation précoce et de dépistage des troubles du comportement.

Article 8 – Lutte contre les causes structurelles 

Des politiques publiques coordonnées visent à réduire les inégalités socio-économiques, l’exclusion et les conditions de vie propices au développement de comportements nuisibles.

Titre IV – Prévention secondaire et tertiaire

Article 9 – Programmes de réhabilitation 

Les personnes ayant commis des actes nuisibles bénéficient de programmes de réhabilitation fondés sur les données probantes : thérapies cognitivo-comportementales, formation professionnelle, accompagnement social.

Article 10 – Réinsertion progressive 

La réinsertion est organisée par étapes, avec un suivi post‑mesure pour réduire le risque de récidive.

Titre V – Transparence et évaluation

Article 11 – Évaluation scientifique 

Toutes les mesures de prévention, de traitement et de protection font l’objet d’évaluations scientifiques régulières, rendues publiques.

Article 12 – Révision des pratiques 

Les pratiques judiciaires et pénitentiaires sont révisées à la lumière des résultats scientifiques et des indicateurs de réduction de la récidive et de la victimisation.

Titre VI – Dispositions finales

Article 13 – Abrogations 

Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi, notamment celles fondées sur la culpabilité rétributive.

Article 14 – Entrée en vigueur 

La présente loi entre en vigueur un an après sa promulgation, afin de permettre l’adaptation des institutions judiciaires, pénitentiaires et sociales.

Références scientifiques et philosophiques (sélection) :

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