Je "crois" que la Terre est ronde. Pourtant, je ne l'ai jamais vérifié par moi-même mais je tiens compte de tous les éléments scientifiques accumulés.
Ce qui n'est manifestement pas une attitude (altitude ?) allant de soi :
Les croyances peuvent pourtant être utiles, fournissant à l’individu une représentation plus ou moins fiable de son environnement afin de contribuer à des prises de décision adaptées au contexte. Contrairement aux simples perceptions, le contenu informationnel des croyances permet aux individus de dépasser l’ici-et-maintenant auquel ils sont reliés par leurs organes sensibles.
La notion de croyance sert à désigner l’adhésion à des idées, des opinions, des valeurs sans qu’une démonstration rationnelle, empirique ou théorique n’ait toujours été convoquée à l’élaboration et l’adoption des croyances en question. La croyance peut être simplement une idée, une pensée qui, maintes fois répétée, devient "notre réalité".
Les croyances peuvent être plus ou
moins "chargées", aussi bien au niveau épistémique (la qualité
informationnelle des contenus entretenus), affectif (les conséquences de leur
vérité pour le bien-être de l’individu), que social (le degré auquel elles sont
partagées au sein de son groupe d’appartenance).
Finalement, la croyance est un sujet complexe qui fait l’objet de nombreux débats théologiques, philosophiques et scientifiques depuis fort longtemps.
Comme nous le précise le théologien (!)
"De nouvelles découvertes en neuroscience cognitive montrent que les croyances sont le produit de processus cérébraux provoqués par des processus neuronaux en évolution rapide en dehors de la conscience consciente (...) Les preuves empiriques d'un traitement inconscient sont accablantes. Néanmoins, les gens font confiance à leurs perceptions et les considèrent comme subjectivement vraies."*
Mais on ne devrait pas croire n'importe quoi venant de n'importe qui... sous peine de mort comme l'a montré l'illusionniste, sceptique et investigateur James Randi concernant l'arnaque des chirurgiens à mains nues.
Vidéo étonnante, et message clair de James Randi :
« Ne soyez pas trop sûr de vous. Peu importe à quel point vous êtes intelligent ou bien éduqué, vous pouvez être trompé ».
Une boussole : pas de preuves = pas de raisons de croire
Ou encore : la charge de la preuve est supportée par celui
qui affirme quelque chose
Ou bien même : "ce qui est affirmé sans preuve, peut être nié
sans preuve" (Pierre-Simon Laplace)
Nous sommes au quotidien très loin de cette rigueur !
Et si la science n'explique pas tout, les livres religieux n'expliquent rien du tout. En fait, foi, spiritualité et religiosité semblent se situer
dans un circuit cérébral commun centré sur la substance grise périaqueducale (étude). D’autres études sur la religion et la spiritualité (R/S) ont
montré plusieurs régions cérébrales potentiellement associées au développement
et au comportement du R/S, notamment le cortex frontal médian, le cortex
orbitofrontal, le précunéus, le cortex cingulaire postérieur, le réseau en mode
par défaut et le noyau caudé (étude), soit des entités bien « matérielles » ne pouvant pas se passer des lois naturelles.
Nous sommes au quotidien très loin de cette rigueur !
En science - comme en justice - la charge de la preuve est cruciale pour valider les hypothèses et les théories. Les scientifiques doivent fournir des preuves expérimentales et des données pour étayer leurs hypothèses. Sans preuves solides, une hypothèse ne peut pas être acceptée comme une théorie valide. Ainsi, la médecine basée sur les preuves (ou Evidence-Based Medicine) est une approche visant à intégrer les meilleures données et pratiques scientifiques disponibles dans l'intérêt des patients.
Voici une vidéo intéressante sur la croyance en générale, et la foi en particulier. A voir, vraiment : Croire ou ne pas croire... et son corollaire concernant le curseur de vraisemblance selon Henri Broch, professeur de physique et directeur du laboratoire de zététique.
Autre biais bien connu : la dissonance cognitive suggère que les individus ressentent un inconfort lorsqu'ils sont confrontés à des informations contradictoires avec leurs croyances. Pour réduire cette dissonance, ils peuvent soit ajuster leurs croyances, soit ignorer ou rationaliser les nouvelles informations, montrant une résistance au changement de croyance. Continuer de jouer au loto malgré les échecs successifs et penser que plus on perd, plus on se rapproche "statistiquement" du gain mirobolant, ce n'est guère rationnel mais cela fait tellement de bien d'espérer !
La théorie du « cerveau bayésien » prédictif permet de comprendre comment le cerveau génère des inférences afin de déterminer la probabilité des informations sensorielles qu’il va recevoir au fur et à mesure de ses expériences, puis comment il modifie ses croyances en fonction des informations sensorielles perçues.
Mais les animaux n'ont pas le langage !
Enfin... ce dialogue (!!) avec un primate laisse rêveur : voir conversations avec Koko, la gorille.
Pourrait-on enfin admettre le continuum évident entre animal et humain, sans l'ombre d'un libre arbitre ontologique dans les deux cas ?
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