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Alors, les religions : bon ou pas bon ?

Certains croyants considèrent que même si leur dieu n'existait pas, ils sont plus heureux que les athées et les agnostiques du fait de l'espérance, de la sérénité, de la vie éternelle... Quelque chose qui n'est pas étranger au pari de Pascal, à première vue.

Ainsi, une étude publiée dans la revue "American Journal of Psychiatry" en 2013 a trouvé que les personnes qui pratiquent une forme de religiosité spirituelle, voire mystique, ont des taux plus bas de dépression et d'anxiété.

Dans le même sens, une étude en 2020 a trouvé que ceux qui utilisent la religion comme une source de sens et de but ont des taux plus bas de dépression et d'anxiété.

Donc 1 bon point !

Cependant, d'autres études ont suggéré à l'inverse que certaines formes de religiosité ou de pratiques religieuses peuvent être associées à des taux plus élevés de dépression ou d'anxiété. 

En particulier, le fondamentalisme religieux est associé à des niveaux plus élevés d’anxiété et de détresse psychologique en raison de croyances rigides et d’une vision manichéenne du monde. Les participants avec des croyances dogmatiques rapportaient plus de stress lié à la conformité religieuse. Ainsi, une étude montre que chez certaines populations ou certains individus, les croyances religieuses peuvent accroître la culpabilité et conduire au découragement, car les personnes ne parviennent pas à se conformer aux normes élevées de leur tradition religieuse.

Par ailleurs, certains groupes religieux découragent l'accès aux soins médicaux essentiels (transfusions sanguines, traitements contre les infections graves, etc.), préférant des rituels comme la prière ou le jeûne.

Et je ne fais qu’évoquer certaines sectes comme le Temple du Peuple (suicide collectif et meurtres de plus de 900 personnes en 1978) ; l'Ordre du Temple Solaire (suicides collectifs et meurtres de 74 personnes) ; l’Heaven's Gate (39 membres suicidés collectivement, croyant qu'ils allaient rejoindre un vaisseau spatial caché derrière la comète Hale-Bopp) ; la secte Aum Shinrikyo (aujourd'hui Aleph) à l’origine d’un attentat au gaz sarin (13 morts et des milliers de blessés) ; la  Tribu Ata dont 73 membres ont bu un pesticide lors d'un suicide collectif orchestré par leur "grande prêtresse"... Les croyances peuvent tuer.

Donc 1 mauvais point !

Soit un coping* religieux négatif lorsque la religion est utilisée pour attribuer des événements stressants à une punition divine ou à une faute personnelle, ce qui peut amplifier la détresse psychologique ; en contraste avec le coping religieux positif comme la recherche d'un soutien spirituel, souvent bénéfique... quand on y croit.

On devrait logiquement tenir compte des conséquences personnelles (chacun a le droit de choisir la confession qui lui plaît dans le cadre laïque - tant mieux), mais aussi collectives dans les rivalités religieuses entre "eux contre nous, qui avons la vraie foi, contre les mécréants de tous poils, athées compris".

Bref, l'éventuelle sérénité personnelle du croyant - mais les études ne sont pas claires sur le sujet - contre l'assurance de guerres perpétuelles, d'autant que le pouvoir et la domination politique / idéologique des religions n'est jamais loin, avec notamment l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques comme le montre cette "mise en cène" de Trump, le nouveau christ. L’ange blanc à droite de cette cène / scène, c'est Paula White-Cain, la conseillère spirituelle de longue date, désormais à la tête du bureau de la foi ! Prédicatrice influente et figure controversée du christianisme conservateur, elle incarne l’alliance entre foi et politique dans l’Amérique de Trump. 

La laïcité est moribonde aux USA ?

Car après tout, celui qui ne pense pas comme moi, qui ne croit pas au même dieu que moi a nécessairement "choisi" librement un mauvais libre arbitre : il est donc fautif, coupable... dans les deux sens du terme malheureusement (voir Le côté obscur du libre arbitre).

On pourrait même se demander qui a fait le plus de morts ? La religion ? La croyance dans le libre arbitre ? Les deux réunis comme c'est très fréquemment le cas ?

En tout cas, difficile de prêcher l'amour et la concorde quand des textes "sacrés" (datés) nous disent le contraire. Dans le livre des Rois de l'Ancien Testament, le prophète Élisée, après avoir été insulté par des jeunes qui se moquaient de sa calvitie, a invoqué une malédiction au nom de Dieu, et deux ourses auraient attaqué et tué les enfants. Ce récit est souvent interprété comme une démonstration de la puissance divine (!) et du respect dû aux prophètes, mais il soulève un p'tit peu quand même aussi des questions sur la justice et la moralité dans les textes religieux, comme dans cet extrait d'une série américaine (The West Wing - S02xE03) qui s'inspire d'une anecdote journalistique**.

O tempora, o mores ! 
Pour leur survie, les religions doivent progressivement faire face aux nombreux défis de la "modernité". Dans un monde en constante évolution, les religions doivent s'adapter à cette modernité culturelle qui dérange tout en préservant leurs traditions et valeurs fondamentales, ce que refusent pourtant nombre d'intégristes se référant exclusivement à des textes "dépassés" en contradiction avec les données scientifiques éprouvées (voir la science face à l'obscurantisme religieux).
Les avancées technologiques rapides, les changements sociaux et culturels, et une globalisation croissante, posent des questions essentielles concernant la place des religions dans la société contemporaine. 
Les mouvements pour l'égalité des sexes et des droits LGBTQ+ ont remis en question certaines traditions religieuses qui se doivent de trouver un équilibre entre le respect de leurs doctrines et l'adaptation aux valeurs contemporaines d'égalité et de justice alors que la mondialisation a entraîné une diversification religieuse accrue dans de nombreux pays (environ 10 % de musulmans en France), ce qui pose des défis en termes de coexistence pacifique et de dialogue inter-religieux.


Mariage pour tous

Mais au fait, la religion, combien de bataillons ? 
Rappel précieux en ces temps anxiogènes : dans toutes les guerres, Dieu est de notre côté (Gott mit uns etc.)

Parlons chiffres : les statistiques mondiales sur les affiliations religieuses et non religieuses varient selon les sources. Des études récentes, notamment celles du Pew Research Center et du World Values Survey, permettent toutefois de dresser un tableau général pour 2020-2025 :

Répartition mondiale actuelle (pourcentages) :

  • Religieux : environ 84-86 % de la population mondiale s’identifie à une religion :

  - Christianisme : ~31 %

  - Islam : ~30 %

  - Hindouisme : ~15 %

  - Bouddhisme : ~7 %

  - Autres religions (judaïsme, sikhisme, etc.) : ~1-2 %  

  •  Non-religieux (incluant agnostiques et athées) : environ 14-16 % de la population mondiale, soit 1,1 à 1,3 milliard de personnes. 

Parmi eux :

  - Athées (rejet explicite de l’existence d’un dieu) : ~2-4 %.

  - Agnostiques (incertitude ou neutralité sur l’existence d’un dieu) : ~5-7 %.

  - Rien en particulier (non affiliés, mais pouvant avoir des croyances spirituelles) : ~7-9 %.

Notons que les auto-déclarations sous-estiment parfois l’athéisme par crainte de stigmatisations possibles, notamment dans les pays conservateurs. Il faut donc un certain courage pour faire partie de la minorité athée, courage qui ne manque pas à des scientifiques comme le biologiste spécialisée dans l'évolution Richard Dawkins dans cette vidéo :

En résumé, la progression des athées et agnostiques est notable dans les pays développés (ex. : +30 % aux États-Unis en 20 ans), mais leur part globale reste limitée par la croissance démographique des régions religieuses. Les données suggèrent une polarisation croissante : sécularisation dans l’Occident et en Asie de l’Est, contre renforcement religieux ailleurs.

Finalement, dans un contexte de diversité croissante des croyances et d’une histoire marquée par l’influence des religions, l’enseignement des faits religieux, du surnaturel, de l’histoire des religions et de l’athéisme prend une importance particulière. La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État est claire : l’école publique doit être neutre et ne pas promouvoir une religion particulière. Cependant, elle n’interdit pas l’étude des religions comme objets d’histoire ou de culture, dès lors qu’elle est dispensée de manière scientifique et historique, sans prosélytisme. Comme le souligne Philippe Gaudin, directeur de l’IREL, « l’enseignement des faits religieux à l’école n’est pas une entorse à la laïcité mais une extension de celle-ci ».

Comme le note également le rapport Debray (2002), « l’enseignement du fait religieux est une nécessité pour comprendre l’histoire, la culture et la société contemporaine ». L’étude du surnaturel, comme les croyances en des forces invisibles, enrichit cette compréhension en explorant les racines culturelles de ces idées. Dans un contexte marqué par des tensions liées au terrorisme, aux débats sur l’identité nationale ou à la diversité religieuse, comprendre les religions devient crucial pour contextualiser ces phénomènes. Un enseignement neutre et factuel des religions aiderait les élèves à saisir les enjeux actuels sans tomber dans la stigmatisation ou la peur, tout en incluant l’athéisme pour une vision équilibrée, et ainsi développer une pensée critique favorisant le dialogue interculturel.

Il est bien évidemment crucial de veiller à ce que cet enseignement reste strictement neutre et scientifique, en formant les enseignants en conséquence et en clarifiant les objectifs pédagogiques.

       

Alors, les religions : 
bon ?
... ou pas bon ?

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*Le terme "coping" vient de l'anglais et se traduit par faire face à, gérer, s'adapter à, ou surmonter. En psychologie, il désigne l'ensemble des efforts cognitifs et comportementaux qu'une personne déploie pour maîtriser, réduire ou tolérer les exigences internes ou externes créées par des situations stressantes ou perçues comme telles.

**Lors d’une de ses émissions, une célèbre animatrice radio états-unienne fit remarquer que l’homosexualité est une perversion. « C’est ce que dit la Bible dans le livre du Lévitique, chapitre 18, verset 22 : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme : ce serait une abomination ». La Bible le dit. "Un point c’est tout », affirma-t-elle.

Quelques jours plus tard, un auditeur lui adressa cette lettre ouverte :

« Merci de mettre autant de ferveur à éduquer les gens à la Loi de Dieu. J’apprends beaucoup à l’écoute de votre programme et j’essaie d’en faire profiter tout le monde. Mais j’aurais besoin de conseils quant à d’autres lois bibliques.

Par exemple, je souhaiterais vendre ma fille comme servante, tel que c’est indiqué dans le livre de l’Exode, chapitre 21, verset 7. A votre avis, quel serait le meilleur prix ?

Le Lévitique aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu’ils soient achetés dans des nations voisines. Un ami affirme que ceci est applicable aux mexicains, mais pas aux canadiens. Pourriez-vous m’éclairer sur ce point ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder des esclaves canadiens ?

J’ai un voisin qui tient à travailler le samedi. L’Exode, chapitre 35, verset 2, dit clairement qu’il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer moi-même ? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante d’une quelconque manière ?

Autre chose : le Lévitique, chapitre 21, verset 18, dit qu’on ne peut pas s’approcher de l’autel de Dieu si on a des problèmes de vue. J’ai besoin de lunettes pour lire. Mon acuité visuelle doit-elle être de 100% ? Serait-il possible de revoir cette exigence à la baisse ?

Un de mes amis pense que même si c’est abominable de manger des fruits de mer (Lévitique 11:10), l’homosexualité est encore plus abominable. Je ne suis pas d’accord. Pouvez-vous régler notre différend ?

La plupart de mes amis de sexe masculin se font couper les cheveux, y compris autour des tempes, alors que c’est expressément interdit par Le Lévitique (19:27). Comment doivent-ils mourir ?

Je sais que l’on ne me permet aucun contact avec une femme tant qu’elle est dans sa période de règles (Levitique. 15:19-24). Le problème est : comment le dire ? J’ai essayé de demander, mais la plupart des femmes s’en offusquent…

Quand je brûle un taureau sur l’autel du sacrifice, je sais que l’odeur qui se dégage est apaisante pour le Seigneur (Levitique. 1:9). Le problème, c’est mes voisins : ils trouvent que cette odeur n’est pas apaisante pour eux. Dois-je les châtier en les frappant ?

Un dernier conseil. Mon oncle ne respecte pas ce que dit le Lévitique, chapitre 19, verset 19, en plantant deux types de culture différents dans le même champ, de même que sa femme qui porte des vêtements faits de différents tissus, coton et polyester. De plus, il passe ses journées à médire et à blasphémer. Est-il nécessaire d’aller jusqu’au bout de la procédure embarrassante de réunir tous les habitants du village pour lapider mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre 24, versets 10 à 16 ? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs au cours d’une simple réunion familiale privée, comme ça se fait avec ceux qui dorment avec des parents proches, tel qu’il est indiqué dans le livre sacré, chapitre 20, verset 14 ?

Je sais que vous avez étudié à fond tous ces cas, aussi ai-je confiance en votre aide.

Merci encore de nous rappeler que la loi de Dieu est éternelle et inaltérable. »

Nous ne connaissons pas les réponses de la dame.

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Et pour aller plus loin, le livre "La dernière blessure" centré sur la notion du libre arbitre (illusoire)... en cliquant sur l'image ci-dessous