« Croire au Libre Arbitre, c'est imaginer un décalage
entre la réalité de l'action et sa potentialité, entre ce qui est fait et ce
qui pourrait être fait : c'est croire que l'on pourrait ne pas vouloir ce
que l'on veut. Mais on ne peut ni vouloir vouloir, ni ne pas vouloir
vouloir : ce serait vouloir avant de
vouloir. »
Thomas Hobbes -
Philosophe (1588 – 1679)
« C'est ainsi qu'un petit enfant croit librement désirer
le lait, un jeune garçon en colère vouloir la vengeance, un peureux la fuite.
Un homme en état d'ébriété aussi croit dire par un libre décret de l'âme ce
que, sorti de cet état, il voudrait avoir tu ; de même le délirant, la bavarde,
l'enfant et un très grand nombre d'individus de même farine croient parler par
un libre décret de l'âme, alors cependant qu'ils ne peuvent contenir
l'impulsion qu'ils ont à parler ; l'expérience donc fait voir aussi clairement
que la raison que les hommes se croient
libres pour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et
ignorants des causes par où ils sont déterminés. »
« Telle est cette
liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela que les
hommes ont conscience de leur appétits et ignorent les causes qui les
déterminent"… la chaîne des causes est infinie et ce que je
veux résulte toujours de ce que je suis et fus. La volonté est toujours déterminée par
son histoire… Ce préjugé
étant naturel, congénital parmi tous les hommes, ils ne s’en libèrent pas
aisément ».
Baruch Spinoza -
Philosophe (1632 – 1677)
« Regardez-y de
près, et vous verrez que le mot liberté
est un mot vide de sens ; qu'il n'y a point et qu'il ne peut y avoir d'êtres
libres ; que nous ne sommes que ce qui convient à l'ordre général, à
l'organisation, à l'éducation et à la chaîne des événements. »
Denis Diderot –
Philosophe (1713 – 1784)
" L’encéphale est le lieu des motifs, par eux la
volonté s'y transforme en faculté de choisir, c'est-à-dire qu'elle est
déterminée de plus près par des motifs. Les motifs sont des représentations qui
naissent à l'occasion d'excitations externes des organes des sens, par
l'intermédiaire des fonctions encéphaliques, et qui se transforment en concepts
puis en résolutions "
" L'hypothèse du Libre Arbitre doit être absolument
écartée, [...] et toutes les actions des hommes sont soumises à la nécessité la
plus inflexible ".
Arthur Schopenhauer - Philosophe (1788 – 1860) - Essai sur le libre arbitre chap. 5
« Nous n’accusons pas la Nature
d’immoralité, quand elle nous envoie un orage et nous mouille : pourquoi
nommons-nous immoral l’homme qui nuit ? Parce que nous admettons ici une libre
volonté s’exerçant arbitrairement, là une nécessité. Mais cette distinction est une erreur. »
Friedrich Nietzsche - Philosophe (1844 – 1900) - Humain, trop humain
« Il est remarquable
que vous ayez au fond aussi peu de respect pour un fait psychique !
Imaginez-vous que quelqu’un ait entrepris l’analyse chimique d’une certaine
substance et obtenu un certain poids d’un constituant de cette substance, tel
ou tel nombre de milligrammes. De la donnée quantitative de ce poids on peut
tirer des conclusions déterminées. Croyez-vous maintenant qu’il viendrait
jamais à l’esprit d’un chimiste de critiquer ces conclusions en donnant comme
motif : la substance isolée aurait pu également avoir un poids différent ? Tout
le monde s’incline devant le fait que c’était précisément ce poids et aucun
autre, et construit sur lui en toute confiance ses conclusions ultérieures.
C'est seulement lorsqu’on a devant soi le fait psychique qu'une idée déterminée
est venue à l’esprit de la personne interrogée que vous ne considérez pas cela
comme valable et dites que quelque chose
d’autre aurait pu également lui venir à l’esprit. Vous avez précisément en vous l'illusion d’une liberté psychique et
vous ne pouvez pas y renoncer. Je suis désolé d'être sur ce point en totale
contradiction avec vous »
Sigmund Freud - Psychanalyste (1856
- 1939) - Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, p. 38
« Je ne crois pas au libre-arbitre. L'homme
peut faire ce qu'il veut, mais il ne peut pas vouloir ce qu'il veut ».
Cette idée m'a accompagné dans toutes les situations tout au long de ma vie, et
me réconcilie avec les actions des autres, même si elles sont pénibles pour
moi. Cette conscience d'absence de Libre Arbitre m'empêchera de me prendre
moi-même ainsi que mes collègues trop au sérieux, et de perdre mon sang-froid. »
Albert Einstein - Physicien (1879 – 1955) - Mon credo
« Les jeunes
qui s’adonnent à la violence le font librement, disent les théories du Libre
Arbitre et de la volonté libre. Si ces jeunes ne se sentaient pas menacés dans
leur survie et s’ils n’étaient jamais renforcés dans leurs actions violentes,
ils n’auraient pas fait ces choix. De même pour le zèle au travail ou à la
paresse, l’oisiveté et l’apathie ou l’activité de la créativité ; tout cela a été créé par un environnement
physique et social… »
Burrhus Frederic Skinner -
Psychologue père du comportementalisme (1904 – 1990)
« Peut-être la raison
pour laquelle les gens sont si effrayés devant les considérations causales
vient de leur terreur à l’idée que, les
causes des phénomènes de l’univers une fois mises au jour, le libre arbitre de
l’homme pourrait se révéler n’être qu’une illusion ».
K. Lorenz -
Biologiste et éthologue-zoologiste
« Le problème de la
liberté en soi n’a pas de sens… L’homme quotidien vit avec des buts, un souci
d’avenir ou de justification… Au vrai,
il agit comme s’il était libre, même si tous les faits se chargent de
contredire cette liberté ».
Albert Camus –
Écrivain et philosophe
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« On ne choisit pas son inclination sexuelle, même déviante. Il y a beaucoup de choses que nous ne choisissons pas. Vous n'avez pas choisi votre sexualité parmi plusieurs formules, par exemple. Un pédophile non plus. Il n'a pas décidé un beau matin, parmi toutes les orientations sexuelles possibles, d'être attiré par les enfants. »
Michel Onfray - Philosophe
« La liberté est un
concept vide qui n’a aucune prise dans la vie réelle. L’illusion d’être
libre résulte tout simplement d’une inconscience des déterminismes qui
affectent ce que nous appelons « nos choix ». Le destin de l’homme est le
résultat d’un ensemble de déterminismes qui le dépassent. Il est surtout le résultat de ses conditionnements
socioculturels et des circonstances dans lesquelles cet homme se trouve placé. »
Henri Laborit – Chirurgien, neurobiologiste et philosophe (1914 – 1995)
Et à propos de Laborit, cette vidéo lumineuse de 1976...
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