Sartre et la liberté !
Sartre développe une théorie radicale de la liberté, où
l’Humain est toujours libre, indépendamment des circonstances physiques et des
influences extérieures.
Par exemple, à propos de l'amour qui ne "peut pas être déterminé", il écrit :
« Celui qui veut être aimé ne désire
pas l’asservissement de l’être aimé. Il ne tient pas à devenir l’objet d’une
passion débordante et mécanique. Il ne veut pas posséder un automatisme. Si
on veut l’humilier, il suffit de lui représenter la passion de l’aimé comme le
résultat d’un déterminisme psychologique : l’amant se sentira dévalorisé
dans son amour et dans son être. Si Tristan et Iseult sont affolés par un
filtre, ils intéressent moins...»[1]
Peut-être aurait-il pu en discuter avec Simone qui affirmait l'inverse : "On ne naît pas femme : on le devient." Simone de Beauvoir,
compagne de Sartre, reconnaît, elle, l'importance des structures sociales et des
conditions historiques dans la formation de l'identité, ce qui peut être vu
comme une critique implicite de la liberté absolue. Ah ces couples qui s'écoutent peut-être mais ne s'entendent pas !
Plein de fougue en 1942, JP affirme dans un film à voir ci-dessous sa foi inébranlable pour cette liberté absolue ... avant de revenir finalement sur cette conviction que les expériences de la vie ont manifestement amendée très fortement. Merci Simone.
Ce qui n'empêche nullement d'entendre urbi et orbi que Sartre est le chantre même de la liberté, alors que lui-même avoue en fin de vie qu'il s'est lourdement fourvoyé sur ce sujet.
Que l'on croie en la liberté absolue, pourquoi pas.
Que l'on convoque Sartre pour se dédouaner de toute discussion, c'est beaucoup... de "mauvaise foi" comme aurait dit Jean-Paul.
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Pour aller plus loin : le livre "La dernière blessure" centré sur la notion du libre arbitre (illusoire)... en cliquant sur l'image ci-dessous