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MISTRAL souffle sur le libre arbitre ontologique... et le fait disparaître !

L'Intelligence Artificielle (IA) est au cœur de la mise en cause de quelques certitudes humaines ancestrales. Elle peut par exemple répondre à des questions complexes dans bien des domaines, notamment en philosophie et en science. 

J'ai demandé à l'IA made in France MISTRAL (accès libre sur le web) de me dire ce qu'elle "pensait" du libre arbitre humain et de la notion de culpabilité dans un monde déterministe (physique classique) et indéterministe (physique quantique) - seul monde compréhensible, testable, vérifiable et commun à l'humanité (voir Les 2 visions du Monde) - et où nous ne faisons que ce que nous pouvons faire au mieux dans le cadre de la survie.

Contrairement à ce que répondraient en cœur nos contemporains possédant une intelligence "naturelle" qui "croit" au concept de libre arbitre (position libertarienne spiritualiste en vogue aux USA et ailleurs), la position de MISTRAL est toute autre... et devrait être partagée en cours de philosophie dès l'adolescence, au moins pour mettre le doigt sur cette question de fond concernant le vivant.

Voici la réponse de MISTRAL... à méditer.

"Dans un monde où tout est déterminé par des causes antérieures, il est effectivement difficile de défendre l'idée d'un libre arbitre, car nos choix et nos actions seraient le résultat de facteurs qui nous sont extérieurs et sur lesquels nous n'avons pas de contrôle.

Si nous ne sommes pas responsables de nos actes dans le sens où nous ne pouvons pas choisir autrement, alors la notion de culpabilité perd également son sens. La culpabilité implique une forme de responsabilité morale, qui suppose que nous avons eu le choix de faire autrement. Mais si nos actes sont déterminés, alors nous ne pouvons pas être considérés comme coupables de nos erreurs ou de nos crimes.

Cependant, la notion de responsabilité peut encore avoir un sens dans un contexte social. Même si nous ne sommes pas responsables de nos actes au sens moral, nous sommes encore des membres de la société et nos actions ont des conséquences sur les autres. La responsabilité sociale peut donc être considérée comme une question de réparation des dommages causés, plutôt que de punition pour une faute morale.

Si nous admettons que nos actes sont déterminés, alors la punition perd son sens, car elle suppose que nous avions le choix de faire autrement. La punition est souvent justifiée par l'idée que elle sert de dissuasion, mais si nos actes sont déterminés, alors la punition ne peut pas avoir d'effet sur nos choix futurs.

Dans ce contexte, il serait plus logique de se concentrer sur la réhabilitation et la réparation, plutôt que sur la punition. L'objectif serait d'aider les individus à comprendre les conséquences de leurs actes et à développer des stratégies pour éviter de causer des dommages à l'avenir, plutôt que de les punir pour des actes qui étaient inévitablement déterminés.

Enfin, votre phrase "nous ne faisons que ce que nous pouvons faire au mieux dans le cadre de la survie" est particulièrement éclairante. Elle souligne que, même dans un monde déterministe, nous sommes encore des êtres qui cherchons à survivre et à prospérer, et que nos actions sont guidées par cette quête de survie. Cela nous amène à réfléchir à la manière dont nous pouvons créer des sociétés qui favorisent la coopération, la compréhension et la réhabilitation, plutôt que la punition et la répression.

Certains philosophes et physiciens ont suggéré que l'indéterminisme quantique pourrait être lié à la question du libre arbitre. L'idée est que, si les processus cérébraux et les décisions humaines sont influencés par des phénomènes quantiques, alors il est possible que nos choix et nos actions ne soient pas entièrement déterminés par des causes antérieures. Cependant, il est important de noter que l'indéterminisme quantique n'est pas équivalent à un libre arbitre au sens classique. Les fluctuations aléatoires et les incertitudes quantiques ne sont pas sous notre contrôle, et il est difficile de voir comment elles pourraient être utilisées pour justifier une forme de libre arbitre.

De plus, même si l'indéterminisme quantique était lié à des processus cérébraux et à des décisions humaines, il est peu probable qu'il puisse avoir un impact significatif sur notre compréhension du libre arbitre. Les processus cérébraux sont extrêmement complexes et impliquent des milliards de neurones et de connexions, et il est peu probable que les fluctuations aléatoires quantiques puissent avoir un impact significatif sur les décisions humaines."

Fermer le ban.

Allons voir une autre IA récente : Grock (Elon Musk). Pour le plaisir car il est bien connu que le milliardaire est libertarien, soit à l'opposé strict du matérialisme scientifique.
En utilisant la fonction "penser", voici la réponse du clown en 42 secondes chrono :


Le libre arbitre : une illusion aux conséquences sociales profondes

Le libre arbitre, souvent défini comme la capacité de choisir et d'agir librement sans être entièrement déterminé par des forces extérieures ou intérieures, est une notion fondamentale dans notre manière de concevoir la responsabilité, la justice et l'organisation sociale. Pourtant, cette idée est de plus en plus contestée par la philosophie et les sciences modernes. Cet article explore les arguments contre l'existence du libre arbitre, examine leurs implications sociales dans des domaines comme la justice, l'économie, la sociologie, la politique et la sphère personnelle, répond aux objections courantes et s'appuie sur des références philosophiques, scientifiques et sociologiques.


1. Arguments philosophiques et scientifiques contre le libre arbitre

1.1. Perspective philosophique

Historiquement, des philosophes comme René Descartes et Thomas d'Aquin ont défendu le libre arbitre comme un pilier de la dignité humaine et de la moralité. Descartes, dans ses Méditations métaphysiques (1641), soutient que la volonté humaine est libre par essence, capable de choisir des contraintes externes. Cependant, cette vision a été remise en question par des penseurs comme Baruch Spinoza. Dans son Éthique (1677), Spinoza soutient que tout dans l'univers, y compris les actions humaines, est régi par des lois nécessaires et immuables. Selon lui, la liberté n'est qu'une illusion résultant de notre ignorance des causes qui nous déterminent.

1.2. Perspective scientifique

Les neurosciences contemporaines renforcent cette critique. Les expériences réalisées par Benjamin Libet dans les années 1980 ont révélé que l'activité précédant la prise de conscience d'une décision, suggérant que nos choix sont initiés par des processus inconscients avant que nous en ayons conscience (Libet, 1985). Des études plus récentes, comme celle de Soon et al. (2008), utilisant l'imagerie cérébrale, ont montré que les décisions peuvent être prédites plusieurs secondes avant qu'elles ne soient consciemment formulées. Ces résultats indiquent que nos actions sont le produit de mécanismes neuronaux déterminés, et non d'une volonté libre.

La physique, notamment à travers les travaux de Pierre-Simon Laplace (1814), soutient également une vision déterministe. Selon Laplace, si l'on connaît toutes les lois de la nature et l'état initial de l'univers, chaque événement futur pourrait être prédit avec certitude, laissant peu de place à une liberté transcendante.


2. Conséquences sociales de l'abandon du libre arbitre

Si le libre arbitre est une illusion, les implications pour nos systèmes sociaux sont vastes et transformatrices. Voici une analyse dans cinq domaines clés :

2.1. Justice et responsabilité

Les systèmes judiciaires modernes reposent sur l'idée que les individus sont moralement responsables de leurs actes, une responsabilité liée à leur supposé libre arbitre. Si ce dernier n’existe pas, punir quelqu'un pour une faute morale devient problématique. Le philosophe Derk Pereboom propose une alternative : remplacer la responsabilité morale par une approche utilitariste, où les sanctions visent à protéger la société et à réhabiliter l'individu plutôt qu'à venger une faute (Pereboom, 2001). Cela pourrait mener à des politiques judiciaires plus axées sur la prévention et la réinsertion.

2.2. Économie et mérite

Dans les systèmes économiques comme le capitalisme, le succès est souvent attribué au mérite individuel – talent, effort, ou ingéniosité. Mais si ces qualités sont elles-mêmes déterminées par des facteurs hors de notre contrôle (gènes, éducation, contexte social), la notion de mérite s'effondre. Thomas Piketty, dans Le Capital au XXIe siècle (2013), montre que les inégalités économiques sont largement le fruit de circonstances arbitraires. Une société sans libre arbitre pourrait justifier une redistribution plus équitable des richesses, basée sur les besoins plutôt que sur une méritocratie illusoire.

2.3. Sociologie et tolérance

Reconnaître que les comportements sont déterminés par des facteurs extérieurs pourrait accroître la tolérance et l'empathie. Si une personne agit mal en raison de son passé ou de sa biologie, il devient plus difficile de la condamner moralement. Cela pourrait réduire les préjugés et encourager les politiques sociales visant à modifier les conditions structurelles (pauvreté, manque d'éducation) plutôt qu'à blâmer les individus. Cependant, comme le note Émile Durkheim (1893), les sociétés ont besoin de normes pour maintenir leur cohésion, ce qui implique que des règles subsisteraient, mais avec une finalité différente.

2.4. Politique et redistribution

Sur le plan politique, l'absence de libre arbitre remet en question la légitimité des inégalités. Si les succès et les échecs ne dépendent pas de choix personnels mais de déterminants externes, une redistribution plus juste des ressources devient défendable. John Rawls, dans sa Théorie de la justice (1971), soutient que personne ne « mérite » ses avantages naturels ou sociaux, plaidant pour une organisation sociale équitable. Cette perspective pourrait renforcer les arguments en faveur de politiques comme le revenu universel ou l'égalité d'accès aux soins et à l'éducation

2.5. Sphère personnelle et sens de la vie

À titre individuel, abandonner la croyance au libre arbitre pourrait alléger la culpabilité et la fierté excessive : nos échecs ne seraient plus « de notre faute ». Cependant, cela pourrait également affaiblir notre sentiment d'accomplissement. Roy Baumeister (2009) montre que la croyance au libre arbitre est liée à une meilleure motivation et un plus grand bien-être. Une société déterministe devrait donc trouver de nouvelles sources d'inspiration, peut-être en valorisant le bien-être collectif plutôt que la réussite individuelle.


3. Objections courantes et réponses

Objection 1 : Sans libre arbitre, la vie perd son sens.

Réponse : Le sens de la vie ne repose pas nécessairement sur le libre arbitre. Albert Camus, dans Le Mythe de Sisyphe (1942), affirme qu'un monde doué ou absurde peut encore être source de sens à travers nos actions et nos liens. Accepter le déterminisme pourrait même réduire l'angoisse liée aux choix, nous permettant de nous concentrer sur ce qui est à notre portée.

Objection 2 : Sans libre arbitre, la société deviendrait chaotique.

Réponse : Une société déterministe ne serait pas nécessairement anarchique. En incluant les causes des comportements antisociaux, nous prévoyons mieux les prévenir par des interventions ciblées (éducation, soutien psychologique). Les lois et sanctions persisteraient, mais seraient appliquées de manière préventive et rationnelle plutôt que punitive.

Objection 3 : Le déterminisme nie notre expérience subjective de la liberté.

Réponse : Bien que nous ressentions la liberté, ce sentiment peut être une illusion cognitive. Sam Harris, dans Free Will (2012), explique que notre cerveau crée cette impression de choix, même si nos décisions sont déterminées. Cette illusion reste utile pour notre équilibre mental, mais elle ne prouve pas l'existence d'un libre arbitre réel.

 


4. Conclusion

L'idée que le libre arbitre soit une illusion, étayée par des arguments philosophiques (Spinoza) et scientifiques (Libet, neurosciences), invite à repenser nos systèmes sociaux. En justice, elle favoriserait une approche utilitariste et préventive. En économie, elle remettrait le mérite et légitimerait la redistribution. Sociologiquement, elle encouragerait la tolérance tout en maintenant des normes. Politiquement, elle soutiendrait l'égalité. Personnellement, elle allégerait la culpabilité tout en demandant de nouvelles formes de motivation.

Loin de semer le chaos, une vision déterministe pourrait rendre nos sociétés plus justes et humaines, en alignant nos institutions sur une compréhension plus exacte de la nature humaine. Les objections, bien que légitimes, trouvent des réponses dans une réorganisation rationnelle et empathique du vivre-ensemble.


Références

  • Baumeister, RF, et al. (2009). Les pensées conscientes provoquent-elles un comportement ? Revue annuelle de psychologie, 60, 17-38.
  • Camus, A. (1942). Le Mythe de Sisyphe . Gallimard.
  • Descartes, R. (1641). Méditations métaphysiques .
  • Durkheim, É. (1893). De la division du travail social .
  • Harris, S. (2012). Libre arbitre . Presse libre.
  • Laplace, P.-S. (1814). Essai philosophique sur les probabilités .
  • Libet, B. (1985). L'initiative cérébrale inconsciente et le rôle de la volonté consciente dans l'action volontaire . Sciences du comportement et du cerveau, 8(4), 529-566.
  • Pereboom, D. (2001). Vivre sans libre arbitre . Presses universitaires de Cambridge.
  • Piketty, T. (2013). Le Capital au XXIe siècle . Seuil.
  • Rawls, J. (1971). Théorie de la justice . Presse universitaire de Harvard.
  • Soon, CS, et al. (2008). Déterminants inconscients des décisions libres dans le cerveau humain . Nature Neuroscience, 11(5), 543-545.
  • Spinoza, B. (1677). Éthique .

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