L’histoire des relations internationales est jalonnée de dilemmes où la morale semble céder la place à des considérations stratégiques. Ce glissement interroge : les États agissent-ils uniquement selon leurs intérêts ou cherchent-ils à arbitrer entre puissance et éthique ?
De quoi parle-t-on ?
- La morale identifie les principes éthiques du moment et du lieu visant à distinguer le bien du mal,
souvent influencée par des valeurs universelles ou - plus localement - culturelles.
- La géopolitique est l’analyse
des rivalités de pouvoir entre États, dictée par des enjeux économiques,
militaires et diplomatiques.
L’interaction entre ces deux notions est donc ambivalente : la morale peut
être utilisée comme argument pour justifier des actions stratégiques, mais
aussi constituer un frein à certaines décisions.
Quels sont les arguments en faveur de la primauté géopolitique sur la morale ?
- Le rapport de force
Dans les relations internationales, la puissance conditionne la prise de décision. Un État peut condamner moralement une action tout en s’y conformant pour préserver ses intérêts plus ou moins perçus comme "vitaux". L’approvisionnement énergétique peut mener à des alliances avec des régimes autoritaires, malgré des principes démocratiques affichés comme c'est le cas concernant la guerre en Ukraine : l'Europe - dépendante du point de vue énergétique - a continué d'acheter du gaz et du pétrole russe...
- Le pragmatisme face aux enjeux globaux
Les États doivent parfois prendre des décisions moralement contestables sur le moment pour éviter des crises considérées comme plus graves potentiellement. Ainsi, l’intervention militaire peut sembler justifiée pour garantir la stabilité régionale, même si elle implique des pertes humaines pour éviter des pertes ultérieures plus importantes encore. Les frappes nucléaires des USA sur le Japon était au moins en partie destinées à faire l'économie de plusieurs milliers de soldats américains.
- Une grande flexibilité des principes moraux en fonction des intérêts des états
La morale est souvent invoquée selon les circonstances, à géométrie variable, et les États peuvent modifier leur position en fonction des enjeux géopolitiques. L’attitude des grandes puissances envers certaines guerres ou dictatures varie selon leurs besoins stratégiques (guerre en Irak en 2003 / retrait de la liste noire américaine du terroriste d’Ahmed Al-Charaa - l’homme fort de la Syrie - avant sa visite officielle à Washington etc.).
De l'autre côté, quels sont les arguments en faveur d’une morale influençant la géopolitique ?
- L’impact de l’opinion publique est loin d'être négligeable comme l'ont montré les manifestations étudiantes américaines (et internationales) contre la guerre au Vietnam. Globalement, selon le régime en place, les sociétés influencent peu ou prou les choix politiques, rendant difficile l’abandon total des valeurs morales.
- De leur côté, les institutions internationales imposent théoriquement des cadres moraux qui tentent de limiter les dérives. La Cour pénale internationale tente ainsi de juger les crimes de guerre, obligeant les États à justifier leurs actions.
- L’évolution des mentalités face aux enjeux mondiaux fait naître une conscience écologique et sociale qui pousse les États à tenir compte des principes moraux dans leurs décisions géopolitiques (développement durable comme critère influençant les alliances et les politiques économiques).
Finalement, la frontière entre morale et géopolitique est mouvante et dictée par les circonstances. Dans un monde où les intérêts stratégiques prédominent comme actuellement, la morale n’est jamais totalement absente, mais elle se voit souvent soumise aux réalités du pouvoir. Cette tension persiste et constitue l’un des grands défis des relations internationales modernes.
Au fond du fond, la géopolitique n'est qu'une affaire de rivalités, guerres, violences et autres invasions criminelles dans l'intérêt du plus fort. Ce fut un humain contre un autre, un clan contre un autre, un village contre un autre, un pays contre un autre... jusqu'aux guerres mondiales avec les alliances que l'on a connues.
Du point de vue spiritualiste - avec libre arbitre -, l'autre est différent et surtout moins bien que moi, ma famille, ma culture mon clan : il faut l'éliminer ou le dominer dans le cadre d'une survie à court terme. Le problème est que seule la coopération - et non la trahison - peut permettre la survie à long terme (voir Un sacré dilemme pour la morale) ! Tout particulièrement dans un monde qui possède l'arme atomique un peu partout...
Dans un monde matérialiste - sans libre arbitre -, toutes ces rivalités mortifères, cette haine des uns envers les autres ne signifient plus rien si personne ne peut faire autrement que ce qu'il fait, déterminé qu'il est. Ce qui impose le respect des cultures et des opinions différentes à partir du moment où les "trahisons" - qui ne disparaîtrons probablement jamais tout à fait (maladie mentale, éducation etc.) - seront traitées avec fermeté ; mais dans le respect de la personne et des peuples. Une morale qui prendrait enfin le pas sur la géopolitique.
Mais tout ceci passe par la philosophie, les sciences et l'éducation en général.
Ce qui s'appelle...
Il répondit :
- Si une personne possède la morale, elle vaut 1.
- Si elle y ajoute la beauté, ajoutez un zéro : elle vaut 10.
- Si elle possède la richesse, ajoutez un autre zéro : elle vaut 100.
- Si elle a une noble lignée, ajoutez encore un zéro : elle vaut 1000.
Mais si le 1, c’est-à-dire la morale, disparaît, alors il ne
reste que des zéros, sans aucune valeur.

