Le rasoir d'Ockham ou rasoir d'Occam est un principe de raisonnement philosophique qui signifie
« éliminer des explications non nécessaires d'un phénomène » selon le philosophe du 14ème siècle Guillaume d'Ockham.
Également appelé principe de simplicité, principe d'économie ou principe de parcimonie, il dispose d'une ancienne formulation :
Pluralitas non est ponenda sine necessitate
(les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité).
En langage courant, le rasoir d'Ockham pourrait s'exprimer par les phrases : « L'explication la plus simple est généralement la bonne », ou encore « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? » Une formulation plus moderne est que « les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées (il faut et il suffit) » ou encore que « la vérité est simple et élégante, les choses fausses
compliquées et troubles » (psychologue Jerre Levy) : quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup...
Ce principe fondamental en sciences - qui peut s'étendre à mon sens à la philosophie - fait appel à une simplicité en terme de nombre d'entités, de concepts ou d'hypothèses utilisés, et non en terme de complexité de leur combinaison : si vous avez une explication d'un phénom
ène par la combinaison de deux causes séparées, le principe incite à rechercher une cause unique plus profonde qui serait à l'origine des causes préalablement postulées, ce qui donnera finalement peut-être une construction plus complexe mais avec un nombre plus réduit d'hypothèses. La « simplicité » dont il est question ici n'est pas une
garantie de qualité ou de vérité. Le rasoir ne prétend pas désigner quelle
hypothèse est vraie ; il indique seulement laquelle il vaut mieux considérer en premier. Le
rasoir d’Occam n’est pas une ode à la simplicité, mais plutôt un éloge du
non-gaspillage afin de se débarrasser des hypothèses inutiles, voire dommageables.
Pour prendre l'exemple de Stanislas Antczak :
"Je mets un chat et une souris dans une boîte, je
ferme, je secoue, et j’ouvre : il ne reste plus que le chat. Hypothèse 1 : des
extraterrestres de la planète Mû ont voulu désintégrer la souris, mais elle
s’est transformée en chat. Le chat, de frayeur, est passé dans une autre
dimension par effet Tunnel. Hypothèse 2 : le chat a mangé la souris."
L’hypothèse 2 est beaucoup moins coûteuse intellectuellement
que la n°1.
Autre exemple : dans le roman (Umberto Eco - 1980) comme dans
le film "Le Nom de la Rose" (Jean-Jacques Annaud - 1986), nous observons l'application du rasoir d'Ockham lorsque Guillaume de Baskerville - inspiré de Guillaume d'Ockham - tente de démêler le mystère autour des décès suspects dans l'abbaye. Il cherche constamment à trouver une solution rationnelle plutôt que de recourir à des explications surnaturelles ou ésotériques. Il remet ainsi en question la présence d'une bibliothèque soi-disant "maudite" et recherche des causes naturelles pour les événements tragiques (véritable hécatombe). Ainsi, l'utilisation du raisonnement logique et la réduction des hypothèses inutiles sont représentatives de la pensée nominaliste associée à Guillaume d'Occam. En somme, bien que Guillaume d'Occam lui-même ne soit pas présent dans le roman ou le film, sa philosophie influence fortement le protagoniste principal, Guillaume de Baskerville, illustrant l'approche rationaliste face aux mystères religieux et politiques de leur temps.
A ne pas confondre avec le rasoir d'Hanlon (Robert J.
Hanlon) :
Bref, le rasoir est un instrument des plus utiles pour notamment trancher entre les 2 visions du monde (voir https://librearbitre.eu/accueil/deux-visions-monde/).
Mais comme le Monde n'est pas parfait...
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Et pour aller plus loin, le livre "La dernière blessure" centré sur la notion du libre arbitre (illusoire)... en cliquant sur l'image ci-dessous
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