Il semble toujours étonnant de voir à quel point on peut discuter à perte de vue sur l'existence - ou non - des dieux a, b, c... x, y, z...
Pour ceux que ces discussions intéressent, sachant qu'elles ne mènent bien souvent à rien, voici une belle démonstration de la chaîne youtube zététique - fort intéressante au demeurant - de Thomas Durand ("La Tronche en biais" / 1 h 41 min) sur les "Miracles" dans le catholicisme :
1. Tout verset acceptable dans le contexte culturel du moment doit être pris au pied de la lettre : il prouve à quel point la Bible est formidable.2. Tout verset blessant, ridicule et/ou anachronique... n'est qu'une métaphore poétique et doit être réinterprété à l'aune de la morale actuelle.
Par exemple : certaines parties du Deutéronome enjoignent les Israélites à combattre et à vaincre les peuples environnants afin de prendre possession de la terre promise. Cela vous rappelle quelque chose ? Parmi les interprétations avancées pour expliquer ces textes appelant à la guerre sainte figurent l'idée que les auteurs utilisaient un langage hyperbolique pour exprimer leur ferveur nationale et religieuse, ou encore que ces descriptions étaient destinées à illustrer les risques inhérents à toute forme de syncrétisme religieux. Mais certains actuellement prennent ces textes pour argent comptant à la lettre près.
"Une femme ne portera pas un costume d’homme, et un homme ne revêtira pas un vêtement de femme : quiconque fait cela est une abomination pour le Seigneur ton Dieu.""Lorsqu’un homme a pris une femme, s’est uni à elle, puis se met à la détester, s’il l’accuse d’actions scandaleuses et lui fait une mauvaise réputation en disant : « Cette femme, je l’ai prise, je me suis approché d’elle, mais je ne l’ai pas trouvée vierge", alors le père et la mère de la jeune femme produiront les signes de sa virginité et les présenteront aux anciens à la porte de la ville. Mais si la chose se révèle exacte, si on ne peut montrer la preuve de la virginité de la jeune femme, on l’amènera à la porte de la maison de son père. Les hommes de la ville la lapideront jusqu’à ce que mort s’ensuive, car elle a commis une infamie en Israël.""Lorsqu’on trouvera un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l’homme qui a couché avec la femme, et la femme également." -Dt/22"Un bâtard n’entrera pas dans l’assemblée du Seigneur ; même à la dixième génération, il n’y entrera pas." - Dt/23"Lorsqu’un homme prend une femme et l’épouse, et qu’elle cesse de trouver grâce à ses yeux, parce qu’il découvre en elle une tare, il lui écrira une lettre de répudiation et la lui remettra en la renvoyant de sa maison." - Dt/24
"Ce ne sont pas les parties de la Bible que je ne comprends pas qui me dérangent, mais celles que je comprends" (Mark Twain).
Cette même théologienne - sanctifiée par quelques diplômes scientifiques mais surtout très au fait des interprétations littéraires - nous éclaire ainsi :
« Une fois que l'on accepte l'interprétation littéraire, plusieurs aspects mystérieux du récit biblique s'éclairent. Les trois premiers jours - avec soir et matin, mais sans soleil - se comprennent aisément comme une attaque contre le culte des astres chez les peuples voisins : non seulement ils ne sont que des créatures, mais ils ne sont même pas créés en premier ! Des traits pittoresques du deuxième récit - les animaux qui défilent devant Adam pour qu'il trouve parmi eux une compagne (Gn 2.19), le sommeil qui tombe sur Adam pour que le divin chirurgien puisse lui enlever une côte (v. 21), le fruit de l'arbre de vie dont Dieu lui-même redoute l'efficacité quasi-magique (Gn 3.22) - ne choquent pas plus que la simplicité de la peinture « naïve » amène à douter du talent de l'artiste. Une difficulté se trouve aussi résolue qui avait déjà retenu mon attention quand j'étais adolescente : où est passé le paradis, une fois que les premiers humains en ont été chassés ? Je m'étais dit jadis que le paradis avait été immergé et perdu pour toujours lors du déluge. Mais cette solution ne tenait pas compte de la promesse de l'Apocalypse selon laquelle le vainqueur pourra toujours manger de l'arbre de vie (2.7 ; cf. 22.2). »*
Je la crois quand elle parle de naïveté. Elle semble connaître parfaitement le sujet.
Le must étant : « plusieurs aspects mystérieux du récit biblique s'éclairent » comme « l'arbre de vie dont Dieu lui-même redoute l'efficacité quasi-magique »
N’est-il pas si puissant et omniscient que cela ? Le couplet sur le paradis n’est pas mal non plus. De l’aisance littéraire et de la licence poétique, il en faut pour expliquer comment le couple originel a pu, par exemple, concevoir des enfants sans en passer par l’inceste. Je plaisante.
D'autres écrits comme "Les PREUVES scientifiques de Dieu" par Olivier Bonnassies font pleurer la plupart des scientifiques.
De preuves scientifiques, il n'y a point ; or la charge de la preuve est du côté des croyants dans un surnaturel quelconque... Et que dire de cette partie d'anthologie présente dans l'ouvrage page 505 :
« L’erreur de raisonnement est de penser que Dieu ne pourrait créer que des choses parfaites. D’ailleurs, si cela était vrai, il ne serait pas tout-puissant. Dieu peut fort bien créer des choses imparfaites si c’est pour les amener avec le temps à leur perfection (...) Ainsi, le monde et l’homme sont imparfaits pour ces deux raisons : d’une part, pour que l’homme puisse évoluer dans le temps et, d’autre part, pour que cette évolution puisse être le résultat de sa liberté d’agir (...) Dieu tolère le mal, à titre provisoire (...) La souffrance des innocents est certes intolérable, mais on doit aussi reconnaître qu’il est impossible de juger d’ici-bas les actions de Dieu (...) Dieu a fait les hommes pour qu’ils le cherchent et, si possible, l’atteignent et le trouvent ».
Dieu serait donc tout-puissant, alors que dans ce même livre, quelques pages plus loin, à propos de la physique quantique qui serait une autre preuve de l’existence de Dieu :
« Grâce au hasard délibérément voulu, Dieu limite non seulement l’exercice de sa toute-puissance mais aussi la visibilité de cette dernière. »
Une toute-puissance... limitée donc. Un dieu qui jouerait à cache-cache, et ce serait à chacun de le trouver... Comment ? Est-on "coupable" de ne pas le trouver ? Une quintessence de charabia : Dieu est tout-puissant, et la preuve en serait qu’il est même capable de faire des choses moches ? Un Dieu tellement humain ! Comprenne qui pourra.
Trêve de plaisanterie. Il est bien établi - et depuis longtemps - que rien n'est prouvable dans un sens comme dans l'autre, même si les textes sacrés ne sont pas vraiment en accord avec les découvertes scientifiques les plus affirmées.
Bref, on a la foi ; ou on ne l'a pas. C'est la "grâce" diront certains. La crédulité diront les autres. Discussions stériles au même titre que de savoir qui a le plus raison dans sa couleur de peau alors que cette couleur est généralement déterminée - pour faire simple - par son origine géographique...
Au même titre que la foi... comme le montre cette carte.
« Jeune fille, sois exigeante. Fais-toi respecter et mériter. Mets la barre haut[2] et dis au garçon : « si tu m’aimes et si tu veux m’épouser, tu patienteras »[3].
*« Baptiser Darwin ? » - page 3 -
[a] L’apparition des grandes religions expliquée par une hausse du niveau de vie et 3 questions à Nicolas Baumard - VIDEO Youtube -
[1] « Etude sur le maintien du régime du concordat et le financement des lieux de culte enAlsace-Moselle »
[2] Le rédacteur ne semble pas très familier avec la psychanalyse
[3] « Oudéa-Castéra,lycée Stanislas : comment Mediapart a enquêté » - VIDEO Youtube