Jusqu'où descendra le parrain de la droite française ?
Rappel de quelques faits concernant la "chronologie" Sarkozy – Kadhafi
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Année |
Événements
clés |
Implications |
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2007 |
Nicolas
Sarkozy est élu président. Des témoignages ultérieurs affirment que sa
campagne aurait reçu des fonds occultes du régime Kadhafi. |
Début des
soupçons de financement illégal. |
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2008–2010 |
Relations
officielles fluctuantes : accueil fastueux de Kadhafi à Paris (2007), puis
refroidissement. |
La France
cherche à garder une influence stratégique en Libye. |
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Février 2011 |
Soulèvement
en Libye dans le sillage du « Printemps arabe ». |
Kadhafi
réprime violemment, l’Occident s’inquiète d’un massacre. |
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Mars 2011 |
Sarkozy
reconnaît le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime
du peuple libyen. La France pousse à l’ONU pour la résolution 1973 (zone
d’exclusion aérienne). |
La France
prend la tête de l’intervention. |
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19 mars 2011 |
Début des
frappes aériennes françaises contre les forces de Kadhafi. |
La France
est le premier pays à frapper, rôle décisif dans la guerre. |
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Octobre 2011 |
Mort de
Kadhafi à Syrte. |
Fin du
régime, mais début du chaos libyen. |
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2012 |
Médiapart
publie des documents affirmant que la campagne de 2007 a été financée par la
Libye. |
Début de
l’affaire judiciaire. |
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2013–2018 |
Enquêtes
judiciaires, auditions, mises en examen de Sarkozy et de ses proches. |
Lien entre
financement occulte et guerre de 2011 évoqué par certains témoins. |
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2020–2023 |
Multiplication
des révélations et témoignages d’intermédiaires. |
L’hypothèse
d’un financement libyen gagne en crédibilité judiciaire. |
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Septembre
2025 |
Sarkozy est
condamné à 5 ans de prison pour « association de malfaiteurs
» dans l’affaire des financements libyens. |
Première
condamnation d’un ancien président français pour ce type de faits. |
- Sarkozy a été l’un des premiers dirigeants occidentaux à plaider pour une intervention militaire contre le régime de Kadhafi, au moment du soulèvement de 2011.
- La France a été le premier pays à reconnaître officiellement le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime du peuple libyen.
- Paris a poussé au vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui autorisait une zone d’exclusion aérienne et des frappes pour « protéger les civils ». L’aviation française a été la première à frapper les forces de Kadhafi.
- Cette intervention, menée avec le Royaume-Uni et les États-Unis, a contribué à l’effondrement du régime et à la mort de Kadhafi en octobre 2011. Beaucoup de Libyens considèrent que Sarkozy a joué un rôle décisif dans la destruction de leur État et le chaos qui a suivi.
Certains observateurs et proches de Kadhafi avancent que l’empressement de Sarkozy à intervenir militairement en Libye visait aussi à faire disparaître un régime qui détenait des preuves compromettantes de ce financement. Ahmad el-Kadhafi, un cousin du dirigeant libyen déchu, « salue la justice française pour cette décision » et appelle « le président Macron à ouvrir rapidement une enquête sur ce qu’il s'est passé en 2011, et sur les raisons pour lesquelles M. Sarkozy est intervenu en Libye ».
Cette thèse reste débattue, mais elle nourrit une forte suspicion
dans l’opinion publique libyenne et française.
Au passage, ce sont ceux-là mêmes qui ont les mots les plus durs envers les délinquants de toute sorte, critiquant une justice laxiste à longueur de temps - la droite pour faire simple -, qui trouvent scandaleuses les décisions qui les concernent (Marine Le Pen récemment). Mais il faudrait aussi se méfier de ses soutiens qui ne sont pas à l'abri d'un lapsus disons... gênant.
Toujours en passant, une remarque que l'on entend jamais et qui en dit long sur les différents usages du pouvoir à gauche et à droite (voir le tableau en fin d'article) :
- À gauche : les déficits de probité sont surtout individuels (Cahuzac, Thévenoud, Kucheida) et reposent sur des fautes personnelles (fraude, mensonge, abus de position).
- À droite : les affaires majeures sont souvent systémiques et collectives (Karachi, Bygmalion, Bettencourt, Balkany, financement libyen, Le Pen). Elles impliquent des réseaux, des intermédiaires, et une logique de clan, de bande organisée.
Il faut bien avouer que le désamour envers nos politiciens a quelques raisons d'être quand ils nous disent bien se connaître eux-mêmes au point de pouvoir dire...
Un danger majeur pour la démocratie. " Il ne faut jamais donner le pouvoir à ceux qui le veulent " (Platon ?)
En conclusion, Sarkozy a été l’architecte politique et militaire de l’intervention occidentale en Libye qui a précipité la chute de Kadhafi. Sur le plan judiciaire, il est aujourd’hui condamné pour ses liens financiers occultes avec ce même régime, ce qui jette une ombre sur les motivations réelles de son action en 2011. Il n’est pas récidiviste au sens juridique, mais il l’est au sens politique et médiatique, puisqu’il cumule désormais plusieurs condamnations inédites pour un ancien président de la République.
Il y aura appel de cette condamnation, avec peut-être quelques éléments nouveaux afin d'éclairer ce qui ressemble à un scandale d'état, pour le moins. Je fais confiance à la défense pour que le parrain de la droite ne fasse que très peu de prison. La délinquance en col blanc qui ne touche, comme ici, que la probité au sommet de l'état - et donc la totalité d'un pays -, est un moindre mal en comparaison d'un SDF en col sale qui chaparde.
Mais d'ici-là, attention aux lapsus.
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