Croissance, croissance, croissance... d'un côté, et Extinction Rebellion de l'autre.
Choix cornélien.
En 1972 aux États-Unis, une équipe du MIT (Massachusetts Institute of Technology) publie un rapport qui prédit la fin du monde. Ce rapport nommé "Les Limites à la Croissance" - ou rapport Meadows d’après les deux principaux auteurs (Donella et Dennis) - mets le monde en équation pour voir son évolution.
Il faut dire que le sujet est des plus complexes, notamment du fait de "l’effet rebond" mis en évidence en 1865 par l’économiste Stanley Jevons.
Plus récemment, les progrès sur les moteurs thermiques ont certes réduit la consommation des voitures... mais celles-ci deviennent de plus en plus grosses, roulent plus et sont plus nombreuses sur les route. Bref, la consommation de pétrole grimpe toujours plus, rejouant, un siècle plus tard, le phénomène de rebond observé par Jevons. L’effet peut aussi être indirect, notamment quand l’amélioration technologique augmente le pouvoir d’achat. Si une voiture consomme moins, on économise de l'argent que l'on peut dépenser ailleurs, en prenant plus souvent l’avion ! C’est lorsque cette surconsommation dépasse la situation initiale que l’on parle du paradoxe de Jevons. En général, l’effet rebond est difficile à quantifier, surtout concernant les conséquences indirectes. Pourtant, le prendre en compte dans les politiques publiques est essentiel. Idem du côté des consommateurs qui, s’ils veulent "bien faire", doivent limiter leurs usages.
Selon l'économiste Kenneth E. Boulding :
"Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste."
L'un n'empêche pas l'autre.
L'injonction biblique...
"Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre"
... est, sans intention de froisser les diverses confessions, dépassée par une croissance humaine exponentielle depuis l'an 1000, même si un ralentissement semble s'opérer actuellement.
Peut-on compter sur les actionnaires des entreprises, notamment les plus polluantes, pour accepter moins de production et de rendement par action, voire plus de contributions à la préservation de Gaïa ?
Non, sauf cas exceptionnel, comme celui de l'entreprise Patagonia**.
En fait, malheureusement, seules des décisions de la puissance publique - tous états confondus - peuvent apporter des limitations que certains appellent "punitives". On ne parle pourtant pas de punition lorsqu'il s'agit de retirer le permis de conduire à un patient épileptique non équilibré : c'est pour le bien commun, patient comme usager de la route. Limiter le nombre de transports aériens (simple exemple, non la panacée) entre dans cette catégorie.
L'alternative devient : doit-on diminuer rapidement et drastiquement notre consommation en tenant compte d'un rééquilibrage Nord-Sud (un peu de justice ne ferait pas de mal) ou allons-nous attendre que les faits nous imposent cette révolution dont (presque) personne ne veut du fait d'un "vieux" cerveau inadapté aux conditions actuelles ?
En tout cas, les solutions d'un écofasciste raciste comme Julien Rochedy- si ses propos rapportés sont "réels" - sont à mettre définitivement à la poubelle de la pensée. Il a mal digéré son influence nietzschéenne ?
Voici peut-être dans cette vidéo sous-titrée une direction à prendre : réallouer la production des biens en regardant du côté des finalités souhaitables. A-t-on d'autres choix ?
Pour finir en beauté, après la prise d'un cp d'anxiolytique et si vous avez 1 h 10 mn devant vous, voici l'interview de l'auteur du rapport Dennis Meadows (vidéo sous-titrée) :
Et pour aller plus loin, le livre "La dernière
blessure" centré sur la notion du libre arbitre (illusoire)... en
cliquant sur l'image ci-dessous